L'ART-THERAPIE 
A LA UNE
 

VIE LIBRE. UN ATELIER POUR SE SORTIR DE L’ADDICTION À L’ALCOOL PAR LA CRÉATION.

L’art-thérapie comme remède

Mylène Berger et Bernard Delabre tiennent à ces séances d’art-thérapie en petit groupe.  Photo C.C.

Mylène Berger et Bernard Delabre tiennent à ces séances d’art-thérapie en petit groupe. Photo C.C.

Comment aider les alcooliques qui souhaitent « décrocher » ? Vie Libre répond en partie à la question avec un atelier original.

Projet. Cet atelier art-thérapie est un des projets de l’association Vie Libre qui en lancera un autre sur l’informatique en 2011. Supports. La dernière séance se déroulait avec de la terre. Mais peinture, collage, écriture, danse, etc. sont aussi utilisés.

Depuis la rentrée de septembre se tient au centre d’accueil de Sanvignes, en moyenne tous les quinze jours, une activité pour le moins originale pour aider des personnes qui souhaitent se sortir de l’enfer de l’alcool. « Il y a longtemps que l’on voulait la faire car il est difficile de garder les malades et de leur proposer une activité récurrente. C’est un bon moyen de faire des contacts et ça permet aux malades de s’accrocher » explique Bernard Delabre, le responsable de Vie Libre qui organise cet atelier d’art-thérapie financé par une subvention de la MILDT (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie), supervisée au niveau départemental par la préfecture et la direction départementale de la santé.

« Tout ce qui est artistique est important mais c’est surtout un prétexte de contacts entre la thérapeute et les malades, de les motiver pour intervenir sur leurs problèmes psychologiques. C’est un projet qu’on a lancé, comme on va prochainement en lancer un autre, sur le thème de l’informatique. »

De multiples outils de travail

Pierre angulaire de cet atelier, Mylène Berger, art-thérapeute et psychopraticienne. « L’art-thérapie est ce qui ne s’exprime pas avec les mots. On s’exprime avec les mains, avec autre chose, les choses de l’inconscient. On débranche les circuits habituels pour laisser faire les mains et en renvoi, les malades se parlent à eux-mêmes. La terre en tant que matière peut évoquer plein de choses. » La terre mais aussi la peinture, les marionnettes, les masques, l’écriture, la danse, la musique, la sculpture avec des objets de récupération, etc. « Il y a plusieurs outils. Mais le but n’est pas de faire une œuvre d’art mais de faire en sorte que les personnes aient envie de venir régulièrement, pour s’exprimer et reconstruire un équilibre afin de les rendre acteur de leur vie. »

X. vient régulièrement de Mâcon, « pour évacuer la haine que j’ai en moi. Mylène a réussi à me mettre en confiance et c’est une activité qui me fait réfléchir. J’ai eu un déclic et j’ai bien l’intention de continuer. » À ses côtés, Michel reconnaît que ça lui « apporte du bien-être et le détend. ». Exactement comme Y. : « Je suis manuel, ça m’intéresse, pour m’en sortir… Pendant trois heures, ça détend, on rit, y compris de soi-même. » Mylène Berger insiste : « On n’est pas jugé ». « Ça, c’est vrai » réagissent en chœur les quatre hommes présents jeudi dernier. « Il n’y a pas d’analyse d’œuvre, insiste Mylène Berger, on est dans la symbolique et c’est à la personne de trouver. » De trouver son chemin vers la guérison.

Cyrille Coutenceau Publié le 06/12/2010

Vie Libre suit entre dix et vingt malades

Vie Libre est un mouvement qui est né au niveau national en 1953 et qui a pour but d’accompagner les buveurs en phase de stabilisation. « Nous disons qu’un malade est stabilisé quand il ne boit plus, explique Bernard Delabre, le responsable de la section créée, notamment à son initiative, en septembre 2006. Car il faut savoir que le seul moyen de guérir est l’abstinence : tout malade stabilisé doit faire attention à ne pas rechuter, il lui faut donc éviter les occasions de boire. »

Vie Libre est une association classique (type loi 1901, avec un conseil d’administration), avec des antennes locales dépendant directement de cette structure nationale. Celle dirigée par Bernard Delabre est la seule de Saône-et-Loire. « En plus de l’art-thérapie, on a une permanence par semaine (le jeudi de 16 heures à 18 h 30) à la Résidence du Plessis (le FJT) à Montceau depuis le début de l’année 2010 et une réunion mensuelle à Blanzy, Saint-Vallier et Sanvignes. On intervient également à Palinges et Gueugnon et il est prévu qu’on le fasse prochainement au Creusot. Il est difficile de donner des chiffres car les malades sont des personnes instables et qui prennent parfois de la distance avec nous sans prévenir. Disons que l’on suit entre une dizaine et une vingtaine de personnes. »

Aussi bien avant qu’après une cure de désintoxication. « On intervient pour répondre à une demande. L’action doit être volontaire et on est là pour montrer le chemin à suivre, en lien avec le monde médical. »

C.C.

Pour joindre Vie Libre : 06.36.47.27.01, 03.45.48.31.47. ou 06.24.34.21.01.

Publié le 06/12/2010

 

 





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